Infos sur l'ours > Connaître pour protéger : l'ours du fond des vallées aux cols enneigés

Publié le 17/04/2015

Connaître pour protéger : l’ours, du fond des vallées aux cols enneigés

 

Le printemps est enfin là. Depuis fin mars, nous repérons avec satisfaction les traces de mouvement de Néré dans les vallées béarnaises d’Aspe et d’Ossau.

A ses 18 ans, le 2ème ours plus vieux des Pyrénées (après Pyros), a survécu à l’hiver rigoureux au cours des deux derniers mois. 

 

Nous l’avions repéré dans la 1ère quinzaine de janvier marquée par le redoux.

En ce dernier tiers du mois de mars, il cherche d’abord sa nourriture dans le fond des vallées, à basse altitude, près des cours d’eau où la première herbe verte pousse, après la fonte de la neige. Il mange aussi la luzule, l’herbe des hêtraies que l’absence de fortes gelées a épargnée. Pendant 10 jours, nous le repérons à plusieurs reprises dans le même secteur.

Puis, comme chaque année, après un premier temps dans un périmètre restreint, il change de vallée. En 48h il passe à très haute altitude, à des cols chargés de plusieurs mètres de neige, puis il fait un circuit dans la vallée voisine, à la recherche de nourriture.

En dehors des végétaux, il prospecte et recherche des larves dans les troncs pourris, des charognes ou des sangliers affaiblis qu’il pourrait attraper. Il se peut que plus tard, il parcoure le bas des couloirs d’avalanche pour y trouver une carcasse d’isard, conservée dans ce congélateur naturel.

Il en va ainsi dans le cycle printanier de l’ours brun.

Ce qui est surprenant, c’est de constater comment l’ours brun passe les crêtes enneigées de nuit pour passer d’une vallée à l’autre, à plus de 2000m d’altitude.

Il profite de la nuit, pour sa tranquillité, mais aussi parce que la gelée nocturne lui permet de se déplacer sans s’enfoncer dans la neige. Finalement, c’est assez facile pour lui car la neige couvre les accidents du terrain et il peut franchir de grandes distances.

Mais comment fait-il pour se diriger la nuit ? En fait, contrairement à certaines idées reçues, l’ours a une excellente vision nocturne, comme un chat ou un chien. 

Ils ont une membrane réfléchissante, à l’arrière de l’œil, qui améliore grandement la vision de nuit. Il y voit parfaitement et peut se diriger en toute sécurité.

 C’est une espèce prodigieuse qui doit continuer à faire partie pour toujours de notre patrimoine dans les Pyrénées occidentales !

Gérard Caussimont et Alain Bruel (FIEP-Groupe ours Pyrénées)

Cet article fait partie du sujet : Actualité

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