L’ours veut vivre : Néré recherche femelle désespérément,
dans un silence assourdissant des pouvoirs publics
Dans le cadre du Réseau ours brun, l’appareil photo automatique du FIEP ( avec du matériel FAPAS), a saisi ce moment rare du rut du mâle dominant Néré qui, avec Camille et Cannelito, sont les seuls ours des Pyrénées occidentales de la vallée de Cauterets à celle de Roncal (Navarre).
Quelque part dans le massif séparant les vallées d’Aspe et d’Ossau Néré, mâle (0.90m au garrot et 1.90m debout), né dans les Pyrénées en 1997, en pleine excitation, se frotte à un arbre pour laisser l’odeur de sa présence afin de rencontrer un éventuelle femelle.
Ce faisant, tout en mordant ou en griffant le tronc il montre aux autres mâles plus vieux, comme Camille ou plus jeune comme son fils Cannelito (6 ans), qu’il est là et que c’est lui le dominant. C’est sans doute pour cela que Camille reste plutôt entre l’Espagne et la vallée d’Aspe et Cannelito, tout en fréquentant aussi le Béarn, reste plutôt dans les vallées bigourdanes plus à l’est.
Ce témoignage photo du rut pourrait bien vite disparaître des Pyrénées occidentales en Béarn, Aragon ou Navarre, seul secteur des Pyrénées où l’ours est présent depuis la nuit des temps sans discontinuer. C’est là que l’ours et le berger cohabitent, c’est là que l’ours a un habitat de qualité.
L’ours brun est en train de s’éteindre sous nos yeux. Depuis la mort de la femelle Cannelle (abattue en 2004) et de Claude (en 1994), il n’y a plus de femelles dans les Pyrénées occidentales. On est dans une spirale de mort !
Sans le renforcement de deux femelles très rapidement, c’est la fin de cette espèce magnifique, symbole de la nature pyrénéenne, profondément ancrée dans la culture et la mémoire de ces montagnes.
Les associations de protection de la nature attendent impatiemment le plan de restauration de l’ours brun qui doit prendre la suite de celui terminé le 31 décembre 2009.
Mme Jouanno l’avait annoncé après les élections régionales, on attend toujours…
Après la signature du deuxième contrat de charte IPHB en janvier 2004 par l’état, la région, le département et les partenaires de l’IPHB, le recomptage des ours, la mort de Cannelle, tout justifiait le lâcher de femelles en Béarn.
Malgré cela et malgré les promesses de la Secrétaire d’Etat fin 2009 et début 2010, on attend toujours. L’année de la biodiversité et la signature donnée par les uns et pas les autres ont-ils encore un sens?
le 24/06/2010 - 06:39:43