Septembre octobre, Pyrénées occidentales
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Catégorie Infos sur l'ours - Sujet: Actualité

Infos ours : Pyrénées occidentales

Septembre octobre

Certes, les ours vivant dans les Pyrénées occidentales ne sont plus que 3 mâles, Néré, Aspe ouest, Cannelito, si l’on considère que Camille est sans doute mort de vieillesse. Mais leurs traces, leurs indices de présence, leurs déplacements transfrontaliers actuels démontrent bien qu’ils ont un habitat qui leur convient et qu’au gré des saisons ils utilisent bien cet habitat franco-espagnol favorable confirmé par Christopher Servheen en 1996.

Au cours des mois de septembre et octobre, les naturalistes du FIEP Groupe ours Pyrénées, membres du Réseau ours brun, ont relevé des indices  de présence sur les communes de Etsaut, Cette Eygun, Borce, en vallée d’Aspe, Laruns en vallée d’Ossau, Hecho (Aragon), en réalisant 10 circuits.

Les indices observés sont des empreintes, quoique peu nombreuses et souvent incomplètes du fait d’un beau temps ne favorisant pas la présence de terre humide ou de boue sur le sol, des couches d’été, des poils sur les arbres frayoirs (indice le plus abondant), des griffades, des crottes, des indices d’alimentation,…

Les indices d’alimentation relevés sont des pierres retournées, à la recherche de fourmis, des troncs pourris éclatés à la recherche de larves, riches en protéines, des branches cassées pour cueillir les fruits....

L’ours disposait cet automne de beaucoup de fruits charnus : myrtilles, sorbes, alises, framboises, etc. Les faines étaient très localisées et il y n’avait presque pas de glands.

Au niveau des poils et des griffades, c’est l’observation très minutieuse et détaillée des arbres frayoirs qui a permis de détecter cette activité de marquage que laissent les ours pour s’éviter ou pour se rencontrer.

Par exemple, cet automne, nous avons passé 5 heures à examiner une trentaine d’arbres sur un circuit ce qui a permis de repérer 8 arbres avec des poils pouvant aller jusqu’à plusieurs centaines. Si l’on se contentait d’examiner les arbres « connus », d’un coup d’œil, nul doute qu’on ne repérerait les poils que si l’ours en avait laissé des touffes entières. Il faut un examen minutieux qui prend du temps. Une fois les poils prélevés pour analyse génétique par le Réseau, on doit nettoyer parfaitement l’arbre afin qu’au cours d’un prochain passage, l’observateur du réseau puisse détecter tout nouveau passage de l’ours.

Notons, que cette activité est d’autant plus repérable si plusieurs ours fréquentent un même secteur et se laissent donc des messages olfactifs en se frottant et en urinant sur les troncs.

Déplacements transfrontaliers :

Grâce à une bonne collaboration avec les gardes du réseau espagnol de suivi, nous avons pu détecter cet automne le passage transfrontalier d’un ours entre la vallée d’Aspe et la vallée de Hecho (Aragon). Le 10 octobre, nous suivons la piste d’un ours dans cette vallée, à quelques kilomètres de la frontière, direction Espagne. Le 15 octobre, les gardes aragonais le repèrent à quelques kms de là, le 17 octobre, nous observons des traces à 400m de la frontière, direction Espagne. Les empreintes relevées, d’ours adultes, ne permettent pas d’affirmer autre chose que les mouvements réguliers entre les deux versants des Pyrénées. Ils pouvaient correspondre à Neré ou Aspe ouest.





le 05/11/2009 - 19:58:39
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