Réponse du FAPAS à l'ASPAP
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Catégorie Infos sur l'ours - Sujet: L'ours brun en Europe

Réponse du FAPAS à l'ASPAP

L'ours est bien un moteur de développement dans les Asturies (voir "La suite du texte")



En mai dernier, Bruno Besche de ASPAP/ADDIP publiait un article intitulé "Analyse du tourisme asturien dans les lieux emblématiques de l'ours : mythe et réalité", en se basant essentiellement sur l'analyse de l'information que fournit le  SITA, Système d'information touristique des Asturies.

Nous avons préféré attendre que l'été 2009 passe pour répondre à M.Besche pour pouvoir apporter d'autres éléments pour répondre à son article qui mettait en doute que la présence d'ours dans les Asturies soit un moteur de développement économique et social.
Je suppose que durant ces derniers mois, M.Besche a pu suivre dans la presse régionale, presque tous les jours, l'abondante information sur l'impact de la présence de l'ours comme base de dynamisation des territoires où il habite dans les Asturies.

Je prendrai un seul exemple : les quatre maires de la vallée de Trubia (communes de Santo Adriano, Proaza, Quiros, Teverga) ont décidé que leur territoire allait s'appeler désormais "les vallées de l'ours".


Les arguments de M.Besche pour dévaloriser l'importance de la présence de l'ours dans les Asturies révèlent une profonde méconnaissance de l'écologie de cette espèce et des stratégies de sa conservation. Il analyse de manière comparative la présence de visiteurs dans des territoires aussi différents en capacité d'accueil écologique que les Pics d'Europe ou Somiedo. Il ne se rend pas compte que si des territoires à ours recevaient les visites  massives d'autres territoires qui sont en mesure de les supporter, comme les Pics d'Europe, il se produirait un impact négatif sur le territoire qui affecterait de façon immédiate la conservation des ours.

Il faut comprendre qu'aucune statistique ne pourra réfléter combien de gens viennent voir des ours, étant donné que la stratégie de promotion des Asturies c'est sa naturalité et en son sein, se trouve de façon intrinsèque, la présence d'une espèce emblématique comme l'ours brun.
Les ours ne sont pas des jouets de foire que des milliers de touristes peuvent venir voir dans leur habitat naturel, comme s'il s'agissait d'une relique. Cela n'est possible que pour des animaux en captivité, comme les ourses Tola y Paca.
M.Besche se trompe dans son analyse. Il semble plus intéressé par pouvoir démontrer ce qui n'est pas démontrable, en positionnant l'ours, comme un mythe, qui empêche le développement de petits territoires de montagne. Alors que c'est l'application d'une politique agricole européenne malheureuse qui a provoqué la disparition des activités traditionnelles et non la présence de loups, d'ours et d'autres animaux sauvages.
Il est évident qu'il a défini à l'avance la vision de ce qu'il souhaite voir : des Pyrénées sans une faune sauvage qui empêche un développement économique qu'il considère pouvoir atteindre sans ces "fauves". Peut être, moi je ne suis pas un expert en économie pyrénéenne et je suis un modeste connaisseur de son écologie.
Mais en ce qui concerne les Asturies, après trente ans de travail dans ma région, je peux vous dire qu'il se trompe.
Ici la société veut des ours pour plusieurs raisons : parce-qu'elle fait partie de sa culture millénaire, parce que les ours sont un complément du développement économique d'un territoire, marqué par un intense déclin industriel. Les ours sont un complément pour  conjuguer les efforts dans la lutte pour générer une économie et une richesse sociale dans les Asturies.
Je terminerai par une anecdote. Il y a une décennie, un programme scientifique de radiotélémétrie à Somiedo tua plusieurs ours. Tous les protecteurs protestèrent sans obtenir que l'administration régionale des Asturies arrête un projet si catastrophique.
Il ne fut arrêté que lorsque arriva une lettre de protestation de Somiedo, signée par chacun des  responsables de l'élevage de chaque commune qui demandaient que l'on ne tue pas un ours de plus car c'était aussi leur patrimoine.
Si vous ne me croyez pas, vérifiez dans les archives de presse.

Roberto Hartasánchez
President du FAPAS
(Fondo para la proteccion de los animales salvajes)

La réponse de M. Besche sur: http://www.pyrenees-pireneus.com/OURS-Tourisme-Espagne-Asturies-Cantabrique-FAPAS-repond-a-bruno-besche-commenge.htm#3



le 10/09/2009 - 09:39:00
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