Conservation de l’ours brun en Béarn : le FIEP relance le renforcement en Béarn dans une lettre ouverte à Ségolène Royal
Madame
la Ministre, 27 08 2014
Ce
programme a porté ses fruits par rapport au retour de l’ours dans les Pyrénées
centrales d’ où il avait disparu de la main de l’homme. Il a contribué à
améliorer la situation du gypaète, il a permis d’initier une démarche du retour
du bouquetin ibérique dans les Pyrénées, qui a abouti en juillet 2014 par sa
réintroduction dans le Parc national.
C’est pourquoi nous ne comprenons pas vos déclarations à la presse le 19 juillet dernier, lors de votre visite dans le Parc national à Cauterets, suite à une interpellation par des syndicalistes agricoles : « Je veux un juste équilibre entre le pastoralisme et la réintroduction d'espèces sauvages, … » « Les réintroductions d'espèces ne doivent pas avoir lieu dans des zones de pastoralisme. »
Votre étonnement, lorsque nous
vous avons indiqué, ce jour là, que la
situation était différente entre le Béarn (où la cohabitation existe avec peu
de dégâts) et la Bigorre (où on a perdu l’habitude de vivre avec l’ours), met
en évidence une information insuffisante sur le dossier, en amont de votre
visite.
Madame la Ministre, l’ours est ici chez lui, il a
toujours vécu avec l’élevage dans les Pyrénées ! Dans le Béarn, l’Aragon
et la Navarre, il n’y a jamais eu d’interruption de vie de l’élevage avec
l’ours ! Dans les Pyrénées centrales, là où les mesures de protection
existent, il n’y a pas de problèmes majeurs.
Nous
aussi, nous voulons un « juste
équilibre » entre le pastoralisme et les espèces sauvages. Nous ne
souhaitons pas que l’ours vive au détriment de l’élevage, ni l’inverse. Notre
association a été créée pour cela et nous y travaillons en Béarn, en Aragon et
en Navarre, depuis plus de 35 ans.
Des bénévoles associatifs, des fonctionnaires, des
élus, se sont investis pendant des décennies, mobilisant des sommes
considérables d’argent public ou privé pour maintenir ce juste équilibre dans
les Pyrénées occidentales, « pour
que l’ours et le berger puissent vivre ensemble ».
Cet
équilibre existe vis-à-vis de l’élevage, grâce à une panoplie de mesures
favorisant la cohabitation ours-berger et facilitant, grâce à sa présence, ses
conditions de travail en estive. Une génération de bergers a pu rester produire
du fromage en estive en grande partie, grâce à ces aides.
Mais
aujourd’hui, cet équilibre est rompu vis-à-vis de l’écologie: il ne reste
plus que 2 ours mâles dans cette partie du massif pyrénéen.
C’est
le rôle de la ministre de l’écologie de maintenir cet équilibre et de «Faire de la France un pays exemplaire en
matière de reconquête de la biodiversité » comme s’y est engagé
le Président de la République.
Nous restons à votre disposition pour une rencontre sur ce dossier.
Respectueusement.
FIEP –Groupe ours Pyrénées
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